70 x 70 x 186 cm
Présentoir en carton alvéolé imprimé, peluche, vinyle marbré contrecollé
Marseille, Atelier MadMarx, 2025
À l’origine de mon travail, il y a très souvent une rencontre.
Celle-ci est advenue sur le réseau social Facebook, plus particulièrement au sein d’un groupe qui s’intitule “un groupe où l’on prétend être bon avec photoshop”. C’est un groupe où il est possible de demander des retouches sur des photos, par exemple de faire disparaître son ex d’une photo de vacances à destination d’un site de rencontre ou bien de supprimer une cigarette d’une photo à destination d’un site de réseau professionnel.
Mais il y à les petits comiques, les farceurs, les cabotins, celles et ceux qui “prank”. Ces derniers jouent, avec les photos soumises à la retouche ou en en soumettant eux même.
C’est le cas pour la requête présentée ici. Issue des abysses de l’internet mondialisé cette photo d’une femme, dont le coude de son voisin lui fait office de nez, est suffisamment curieuse et amusante pour se retrouver d’une plateforme chinoise à un groupe facebook en France. Ainsi l’utilisateur demande de “retirer le coude qui rend la photo disgracieuse”.
Ce ressort comique me renvoie immédiatement au Sphinx de Gizeh, dont le nez est manquant.
Gardien du temple solaire, la disparition du nez de ce dernier est devenue la source de légendes modernes ayant infusé au sein de différents objets culturels populaires.
C’est là que je trouve que l’image est forte. Elle induit un lien entre le monument historique, la créature mythologique, la culture populaire prè-internet et celle post-internet.
Dès lors, mon travail sera de mettre le tout en scène, afin de combiner ces liens.
À travers les pates et la queue de lion, je fais aussi référence aux mascottes, peluches géantes et promotionnelles notamment dans le monde du sport, qui se retrouvent pour moi également à proximité des cultures précitées, avec en plus une dimension marketing.
Pour clôturer le propos je décide de présenter la sculpture sur un socle en faux marbre, clin d’oeil à la retouche numérique ainsi qu’à la muséographie des salles de l’Égypte antique du musée du Louvre.
Photo © Basile Lorentz